Téléchargez notre trimestriel de mars 2019.

La problématique du sans-abrisme en Région bruxelloise est instructive en ce qu’elle donne une perspective hyperbolique sur l’état du social dans la capitale. En ce sens, les derniers chiffres n’incitent pas à l’optimisme.

Le soir du 5 novembre 2018, La Strada, centre d’appui au secteur bruxellois de l’aide aux sans-abri, a organisé la cinquième édition du dénombrement des sans-abri ou mal-logés en Région de Bruxelles-Capitale. Réalisé pour la première fois en 2008, le dénombrement couvre donc maintenant 10 ans, soit deux législatures au niveau régional. Ce soir de novembre 2018, rien qu’à Bruxelles, au moins 4 187 personnes étaient sans-abri, sans logement ou encore logées de manière inadéquate et précaire. Sur 10 ans, ce nombre a fait plus que de doubler (+142,2 %). La période récente ne fait pas exception à la règle puisqu’on observe une augmentation de 23,6 % des effectifs entre 2016 et 2018.

Pour parvenir à recenser ces personnes, La Strada s’appuie sur une typologie internationale, appelée ETHOS. Dans le présent numéro de PAUVéRITé, l’auteur explicite la méthodologie et les différentes sources d’informations utilisées pour réaliser ce dénombrement. Il met également en perspective la question du sans-abrisme et du mal-logement avec la situation socio-économique et démographique bruxelloise. Avec les logiques de traitement du sans-abrisme par l’urgence, la précarité croissante des classes populaires, les difficultés d’accès au logement social ainsi que les réalités migratoires, faire valoir le droit au logement reste, à ce jour, une vraie difficulté.