La loi drogues, vieille d'un siècle
>> Octobre 2017Pour une nouvelle politique en matière de drogues
#STOP1921 est une campagne de la société civile souhaitant sensibiliser le législateur et l’opinion publique à la nécessité de remettre en question la politique de prohibition des drogues, vieille de cent ans et dont les effets sont désastreux, notamment en matière de santé publique et d’engorgement du système judiciaire.
La campagne #STOP1921 est une initiative de la FEDITO Bruxelles, Bruxelles Laïque, et de la Liaison Antiprohibitionniste. Le Forum - Bruxelles contre les inégalités rejoint ses arguments.
1
Nous pensons qu’il n’est plus concevable de pérenniser une loi dont les effets sont plus dommageables que les comportements qu’elle incrimine. La consommation de drogues est un phénomène de mœurs qui évoluent, une question de consommation responsable et un défi de santé public, il convient de l’aborder comme tel. Le Portugal a été le premier pays européen à l’avoir compris en décriminalisant l’usage de drogues. La charge du traitement des dossiers de consommation de drogues a été déplacée du système pénal vers la santé et cela fonctionne très bien depuis 2001. Nous demandons à la Belgique d’en faire de même. La justice n’est pas un dispositif de promotion de la santé.
2
Ôter l’incrimination pénale liée aux usages de droguespermettrait, comme au Portugal, de dispenser les cours et tribunaux de juger un comportement relevant de la santé ou des mœurs désormais communes. Cela aurait pour effet de soulager la justice, de solutionner une partie du problème de surpopulation carcérale et de mettre en œuvre les conditions préalables propices au déploiement d’une politique cohérente en matière de drogues. Ceux qui considèrent la toxicomanie comme une maladie s’accordent à dire que la place du drogué n’est pas en prison. C’est aussi l’objet de nombreuses déclarations politiques. Malheureusement, la loi reste inchangée depuis le siècle dernier.
3
Il ne s’agit pas d’autoriser la consommation de drogues, il s’agit de ne plus faire peser sur l’usager de drogues, le malade parfois, la menace d’une condamnation pour un comportement dont le risque réside dans le fait de porter essentiellement préjudice à la personne qui consomme. Aujourd’hui, la dépendance est devenue la seule maladie dont on punit les conséquences. C’est bien entendu une aberration dont le législateur de 1921 n’avait probablement pas conscience. Mais le législateur actuel ne peut plus l’ignorer. Il ne peut plus feindre de ne pas voir les avantages de soigner plutôt que de punir, de prévenir plutôt que de menacer, de réduire les risques plutôt que de les maximaliser, de responsabiliser les citoyens plutôt que les infantiliser.
Nous pensons qu’il est temps d’ouvrir le débat. Découvrez la campagne #STOP1921
Pour être tenu au courant de nos actions, veuillez remplir le formulaire ci-joint : FORMULAIRE