Monoparentalité et précarité
>> Décembre 2013En Région bruxelloise, les problématiques sociales liées à la monoparentalité constituent des enjeux majeurs. Déjà aujourd’hui, quelques 50.000 Bruxelloises élèvent seules leurs enfants. Globalement, un enfant sur quatre grandit dans une famille monoparentale. Or, avec le boom démographique, on assiste à un rajeunissement de la population, et donc à une augmentation du nombre de naissances. Cette « croissance naturelle » est un phénomène typiquement bruxellois. En le reliant à l’évolution générale des structures familiales (séparations et recompositions), on en arrive à des prévisions démographiques évidentes : de plus en plus de petits Bruxellois grandiront dans des familles monoparentales.
Dans cette contribution, le sociologue Martin Wagener rend compte de la monoparentalité en tant que forme familiale, mais aussi en tant que destin individuel de femmes – et de quelques hommes. Très souvent, les mères qui décident d’élever seules leurs enfants vivent un bouleversement important de leurs situations socioprofessionnelles. Entre la double journée, la difficulté à joindre les deux bouts, et l’ « étouffement » de la maternité à domicile, les biographies qui se conjuguent au féminin singulier sont souvent empreintes de précarité.
A l’heure où le concept de « pauvreté infantile » est de plus souvent galvaudé – comme si la pauvreté des enfants n’était pas d’abord la pauvreté des parents – l’auteur replace les enjeux de la monoparentalité dans le cadre, adulte, de l’aide à la parentalité. Il insiste, dans la seconde partie de ce texte, sur la nécessité de politiques publiques qui lient le gender et le poverty mainstreaming : chaque décision politique doit être accompagnée d’une réflexion sur les effets qu’elle aura en matière de discriminations liées au sexe et à la position socioéconomique de chaque citoyen.
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