Le seuil des mille euros
>> Octobre 2012
Le SPF Economie a publié une étude qui fixe le seuil de pauvreté à 1.000 euros par mois pour une personne isolée, contre 973 euros en 2010. Pour un ménage composé de deux adultes et deux enfants, ce seuil est de 2.101 euros par mois de revenu total disponible. L’étude montre que certaines catégories de personnes sont plus exposées à ce risque de pauvreté : les membres de familles monoparentales (39%) et les chômeurs (38%), notamment.
En Belgique, en 2011, 15,3 % de la population est considérée comme sous ce seuil de pauvreté « monétaire ». Des disparités régionales existent : en Flandre, 9,8% de la population courent un risque accru de pauvreté contre 19,2% en Wallonie. Les chiffres pour la Région de Bruxelles-Capitale sont plus élevés que pour les autres Régions mais l’échantillon du SPF Economie est trop petit pour fournir des chiffres fiables. D’autres sources affirment que 27,8 % des Bruxellois sont sous le seuil de pauvreté monétaire. Mais ce chiffre lui-même est une sous-estimation : le coût de la vie est plus élevé à Bruxelles alors que ce seuil est calculé à partir d’une moyenne nationale. En d’autres termes, avec 1.000€ par mois, un Bruxellois acquiert beaucoup moins de biens de bases que les autres Belges. Malheureusement, les chiffres réels concernant ce seuil de pauvreté « monétaire » en Région bruxelloise font cruellement défaut, alors que des données existent pour la Wallonie et pour la Flandre.
A côté de ces 15,3 % de « pauvreté monétaire », 6% de la population souffre de privation matérielle grave et 14% des personnes de moins de 60 ans vivent dans un ménage à faible intensité de travail. Il s’agit des ménages dans lesquels, en moyenne, les adultes ont travaillé moins d’un cinquième de leur temps pendant l’année de référence. Quant à la « privation matérielle grave », c’est le fait d’être confronté à au moins 4 des 9 situations suivantes : ne pas être en mesure de payer un loyer ou des factures courantes, de chauffer correctement son domicile, de faire face à des dépenses imprévues, de consommer de la viande, du poisson ou un équivalent de protéines tous les deux jours, de s’offrir une semaine de vacances en dehors du domicile, de posséder une voiture personnelle, un lave‐linge, un téléviseur couleur, ou un téléphone.
Les personnes confrontées à un de ces trois risques (pauvreté monétaire, privation matérielle grave ou faible intensité de travail) sont considérées comme à risque de pauvreté ou d’exclusion sociale pour ce qui forme le nouvel indicateur européen de la pauvreté dans le cadre de la stratégie Europe‐2020. En Belgique, 21% des personnes sont à risque de pauvreté ou d’exclusion sociale. On ne peut pas donner de chiffre pour Bruxelles : les statstiques relatives à la privation matérielle et la faible intensité de travail n’existent pas. Impossible, donc, d’appliquer ce nouvel indicateur européen à la capitale de l’Europe...
Pour aller plus loin, le site du SPF Economie reprends des données (2004 à 2011) sous forme de tableaux dynamiques ; le Service de lutte contre la pauvreté en fait un résumé détaillé.
Pour être tenu au courant de nos actions, veuillez remplir le formulaire ci-joint : FORMULAIRE