Petite politique et grande pauvreté
>> Octobre 2012La secrétaire d’Etat à l’intégration sociale et à la lutte contre la pauvreté, Maggie De Block (Open-VLD), a présenté le Plan fédéral de lutte contre la pauvreté, deuxième du nom. En 2008, c’était Jean-Marc Delizée (PS) qui avait eu l’initiative de ce type de cahier de charges. Celui-ci comptabilise 108 points d’action répartis en six objectifs stratégiques. Protection sociale, pauvreté infantile, activation, mal-logement, santé, accès aux services publics : voilà les chantiers de la secrétaire d’Etat et du gouvernement fédéral dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Les 108 mesures devraient contribuer à faire sortir au moins 380.000 personnes de la pauvreté d’ici 2020. La Belgique s’y est engagée devant ses partenaires européens.
Pour atteindre cet objectif, on aurait pu attendre de la part de Maggie De Block une stratégie de moyens et de dates. Les premiers semblent exsangues en ces temps d’austérité. Les secondes sont impossibles dans une Belgique qui retourne aux urnes en juin 2014. Ce que nous livre ici Maggie De Block, c’est un catalogue d’actions qui, bien qu’elle s’en défend, ne prévoit ni échéances, ni budgétisations, ni réelles évaluations. Et qui de surcroît est destiné à être réalisé, dès 2014, par ceux qui ne l’on pas conçu. En juin 2012, pourtant, la Cour des comptes avertissait la secrétaire d’Etat via son audit du Plan 2008. La critique, sévère, pointait que pour être efficace, le plan pauvreté doit prévoir une programmation, un suivi et une évaluation.
Mais au-delà du manque de vision stratégique, c’est le choix des 108 points d’actions qui peut être critiqué. Si certains sont remplis de bon sens (adapter le taux isolé pour encourager l’habitat solidaire, etc.), la plupart dissimulent mal une vision trop douce de la lutte contre la pauvreté. Trop douce, trop molle, on presque envie d’écrire « trop facile » : Maggie De Block ne prend pas de risque. Cette analyse est partagée par Sandrine Warsztacki qui, dans un article paru dans Alter Echos, reste dubitative face à une politique d’activation sociale et professionnelle « qui pèse en grande partie sur les CPAS, inquiets de ne pas se voir confier les moyens qui vont avec ».
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