La pauvreté n’est pas un crime
>> Juillet 2012La commune d’Etterbeek a décidé de modifier son règlement de police : les mendiants sont limités à quatre par artère commerçante ou place publique. Le bourgmestre Vincent De Wolf parle d’un moyen de limiter les excès en ciblant les personnes responsables de trouble de l’ordre public, se défendant de se lancer dans une chasse aux mendiants. Pour le Forum bruxellois de lutte contre la pauvreté, le risque est tout simplement de criminaliser la pauvreté. En effet, en règlementant les comportements liés à des situations de grande exclusion, on crée des règles sur-mesure qui visent in fine les personnes, et non leurs actes. Il faut en effet rappeler que la mendicité, en Belgique, n’est pas interdite.
Hasard du calendrier, la Feantsa et Housing Rights Watch lancent en ce moment une campagne, intitulée « La pauvreté n’est pas un crime », qui met en exergue l’impact douloureux des lois et réglementations qui punissent les sans-abri avec des amendes, des injonctions voire des peines d’emprisonnement tout simplement parce qu’ils se trouvent dans des espaces publics, dorment dans la rue ou fouillent dans les ordures municipales.
Extrait d’Henri Michaux, dans "Mes Propriétés", "La Nuit remue".
« En temps de crise économique et de mesures d’austérité, lorsque des personnes souffrent, il est tout simplement scandaleux que des gouvernements municipaux, voire des gouvernements nationaux comme dans le cas de la Hongrie, décident qu’il est illégal d’être sans-abri » a affirmé Freek Spinnewijn, directeur de la FEANTSA. Et d’ajouter : « Ces mesures sont cruelles, dans la mesure où elles punissent les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables. Elles sont en outre inefficaces car elles ne font que rendre les sans-abri invisibles en les cachant du grand public, mais n’offrent aucune solution réelle pour lutter contre le sans-abrisme. »
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