Pour une école gratuite
>> Février 2012En Région bruxelloise, un tiers des enfants vivent dans des familles socioéconomiquement lésées. A l’échelle du pays, ce sont 15 % d’entre eux. Pourtant, aujourd’hui, tous les indicateurs montrent que la pauvreté a une influence néfaste considérable sur la scolarité des enfants. On a affaire à un couple infernal entre pauvreté et échec scolaire. Les parents pauvres cumulent des déficits qui les fragilisent par rapport à la scolarité de leurs enfants : analphabétisme, manque de ressources pratiques et matérielles, méconnaissance du système scolaire, difficultés d’organisation de la vie quotidienne, etc. Mais au-delà de ces obstacles, il est en un qui scandalise plus que tout : aujourd’hui, l’école n’est toujours pas gratuite.
Selon la dernière étude de La Ligue des familles, le montant des frais moyen par enfant, lors de la rentrée de septembre, s’élève à 169 € en maternelle, 384 € en primaire et à 570 € en secondaire. Au niveau primaire, environs un tiers du coût total par enfant est consacré à l’achat de matériel scolaire.
A l’occasion de la rentrée scolaire 2011, le Délégué général aux Droits de l’enfant, La Ligue des familles et le Forum bruxellois de lutte contre la pauvreté ont adressés ces cinq recommandations aux politiques et plus généralement à tout le secteur de l’enseignement. Elles doivent être perçues comme des pistes rapidement implémentables en vue de combattre l’inégalité de traitement des enfants pauvres induite par les frais scolaires à la charge de leurs parents.
- Pour faire respecter la gratuité effective prévue par le « Décret mission », le contrôle, voire la prise de sanctions, doit être plus systématique à l’encontre des écoles. Ce contrôle doit être assuré soit par le Pouvoir Organisateur, soit par un organisme indépendant.
- Concernant les frais prévus par les dispositifs légaux, la direction d’école doit jouer un rôle pivot dans l’examen de la pertinence des frais demandés aux parents, la responsabilisation des enseignants en matière de frais scolaires, l’organisation et la planification des frais en début d’année. Ceci afin que les parents puissent prévoir et anticiper les dépenses.
- La mise en place de structures de coordination entre politique de lutte contre la pauvreté et politique scolaire. A titre d’exemple, citons la généralisation et la publicité des caisses sociales au sein de l’école (mutualisation par « pot commun »).
- Un mécanisme qui neutralise la position de l’enfant doit être mis en place pour les transactions financières entre les parents et l’école.
- La mise en place de deux dispositifs financiers. Primo, la détermination des limites et d’un plafond de dépenses. Deuzio, une refonte globale du système d’allocations familiales, basée sur une allocation universelle d’environ 160 € mensuels par enfant, quel que soit la situation socioprofessionnelle de ses parents.
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