Cliquez ici pour télécharger notre trimestriel de juin 2015.

Début 2015, l’Observatoire belge des inégalités voyait le jour, à l’initiative d’une poignée de chercheurs et de responsables associatifs bruxellois. Si nous leur ouvrons les colonnes de notre trimestriel d’été, c’est que se cache derrière leur site (www.inegalites.be) un projet éditorial ambitieux qui met gratuitement à disposition des articles sur les inégalités sociales dans notre pays.

A l’image des premiers textes disponibles en ligne, cette contribution des sociologues François Ghesquière et Joël Girès appuie là où ça fait mal, en remettant en cause la vision individualisante des actuelles politiques de lutte contre la pauvreté en Belgique. L’État social actif, disent-ils en substance, fait abstraction de la lecture structurelle de la production des inégalités, pourtant toujours bien à l’œuvre. A force d’exhorter les pauvres à travailler avec toujours davantage d’ardeur sur leur propre destinée, l’Etat social actif en vient à nier que les parcours qui mènent à la pauvreté sont avant tout prédéfinis par un contexte de redistribution inégalitaire des places et des richesses.

Pour les professionnels du social, cette lecture « macro », politique, critique, reste parfois un vague souvenir d’un syllabus oublié. Sans doute parce que nous qui travaillons dans le secteur de l’action sociale, chacun à son niveau, avons été forcés d’accepter et d’appliquer les préceptes de l’État social actif. Sans doute parce que ce lavage de cerveau, toujours davantage à l’œuvre sous le gouvernement Michel, met les travailleurs de terrain dans des situations quasi pathologiques où, pour rester « professionnel », on se distancie du point de vue politique, militant, sur les questions sociales.

Cette livraison de PAUVéRITé est une petite claque à laquelle il faut tendre l’autre joue. Le lire deux fois. Et reconsidérer notre métier d’intervenant social à l’aune d’une lecture politique des mécanismes qui fabriquent les pauvres.

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