Reloger 400 sans-abri d’ici 2020
>> Juin 2017Lancée par plusieurs organisations bruxelloises, dont Le Forum, la campagne 400Toits a pour objectif de trouver, d’ici 2020, 400 logements stables pour les personnes dormant en rue. Ce nombre fait référence au dénombrement de La Strada en 2014 durant lequel 400 personnes avaient été comptées en rue. Il s’agit aussi de sensibiliser les décideurs, les sociétés de logement, les propriétaires fonciers, les investisseurs et le grand public afin de mettre en place des solutions durables et adaptées face à cette importante problématique sociétale qui requiert des actions immédiates et sur le long terme.
Ces 400 personnes vivent en rue en permanence et sont de ce fait particulièrement vulnérables. Pour les membres de la campagne 400Toits, il est impératif de leur trouver une solution durable.
Cette solution se trouve à la fois dans la création supplémentaire de logements, et dans l’accompagnement, suivant les besoins, des personnes ainsi relogées.
La campagne 400Toits s’insère dans un mouvement plus global. Elle adhère à la campagne européenne sur l’élimination du sans-abrisme coordonnée par Building and Social Housing Foundation en collaboration avec la FEANTSA.
La campagne 400Toits est portée pour l’instant par Infirmiers de rue, Habitat & Humanisme, Le Forum - Bruxelles contre les inégalités, L’Entraide Saint-Gilloise, le Smes-B, Archi Human, SoHoNet et la Fondation 4Wings. Toutes les associations intéressées sont invitées à les rejoindre.
Face-à-face pour un logement
Une première action dans la campagne a été la semaine Face-à-face pour un logement, du 26 au 29 juin 2017, durant laquelle 300 bénévoles et des travailleurs de rue professionnels ont été à la rencontre des personnes sans-abri à Bruxelles. Cette semaine avait pour but d’écouter les personnes sans-abri et de connaître le type de logement et d’accompagnement dont elles pourraient avoir besoin. Cette semaine était également l'occasion d’inclure les personnes sans-abri elles-mêmes ainsi que les bénévoles dans le processus de création de nouvelles solutions.
Parmi les 540 personnes qui ont été rencontrées, 299 ont accepté de participer à l’enquête. La majorité des personnes, à savoir 85 %, sont des hommes. La plus jeune personne interviewée est âgée de 16 ans et la plus âgée de 76 ans, la moyenne d’âge étant de 43 ans. Plus de 75 % des personnes interrogées ont déclaré dormir habituellement à l’extérieur. 60 % des participants disent souffrir d’une maladie chronique. Et une personne sur deux dit s’être fait agresser depuis qu’elle est sans-abri. Il s'agit ici de résultats bruts, basés sur les réponses données par les personnes sans-abri. Une analyse plus approfondie se fera au courant des mois à venir et un rapport sera alors diffusé. Cette analyse nous permettra de réfléchir à des solutions personnalisées, plutôt que des modèles de logement et d’accompagnement standardisés. En effet, il est évident que les solutions de logement et d'accompagnement pour les personnes souffrant de problèmes de santé mentale doivent être différentes que pour une personne qui dort en rue suite à un problème de santé physique.
Créer des logements, c’est possible
D’octobre à décembre 2016, Infirmiers de rue et le SMES-B ont commandité une recherche destinée à optimiser les solutions de logement pour le public du projet Housing First Brussels, un public qui cumule vie en rue, problèmes de santé mentale et d’assuétudes.
En conclusion : les solutions de logement pour les plus fragiles seront nécessairement multiples et créatives.
Ce qui existe déjà, mais à optimiser
Bien sûr, certains systèmes de mise à disposition de logements pour des personnes en situation de précarité existent déjà : le conventionnement des attributions avec le logement social (article 14), les occupations temporaires, et les partenariats avec les AIS (Agences immobilières sociales). Ces systèmes fonctionnent mais peuvent encore être optimisés.
Nouvelles pistes
A côté des ces pistes existantes, il est temps d’avancer vers des solutions plus audacieuses comme la création d’habitats légers pour répondre aux problèmes du manque de foncier ou du coût de la construction. Par exemple, Archi Human va démarrer la construction des petits logements à haute valeur écologique et architecturale sur des friches urbaines. Infirmiers de rue ainsi que d’autres asbl ou sociétés développent également les possibilités de logements modulaires. A ce sujet, le projet de l'asbl L'Ilot, baptisé Home For Less, est des plus intéressants.
D’autres possibilités existent : la création de logements de petite taille dans des bureaux, le conventionnement de studios étudiants dans le cadre de la création d’immeubles de kots, ou encore l’investissement dans la création de logements à finalité sociale.
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