COVID et travail du sexe
>> Décembre 2020
La crise sanitaire que nous connaissons actuellement n’a épargné personne. Toutefois, force est de constater que ce sont encore une fois les populations les plus vulnérables qui sont les plus touchées. Les auteurs de cette contribution souhaitent témoigner des conséquences de cette crise parmi les travailleu.r.se.s du sexe. Au travers des récits et témoignages recueillis auprès de leur public, l’équipe d’Alias tente de nous faire comprendre les répercussions de cette crise sur ce public aux fragilités multiples.
Monde méconnu et stigmatisé, le travail du sexe semble être un pan oublié de cette crise sociale et sanitaire, sauf quand il est perçu comme un vecteur potentiel de transmission de la maladie et qu’il se voit interdit, dès mars 2020, sans aucune mesure compensatoire pour les personnes qui tirent leur revenu de cette activité. C’est peut-être là un des premiers fils à tirer du récit qui vous est ici présenté. Si, à l’image d’Alias, nous utilisons les termes « travail du sexe », force est de constater que durant cette crise, les travailleurs du sexe n’ont en aucun cas été considérés comme des travailleurs à part entière. Privé.e.s de statuts, ils/elles ont aussi été privé.e.s des mesures de protection telles que les droits passerelles, le chômage temporaire ou autre.
Cette négation de leur activité et du fait qu’il s’agisse pour la majorité d’entre eux/elles de leur unique source de revenus les a plongé.e.s dans une précarité absolue et a contraint de nombreux d’entre eux/elles à continuer à pratiquer leur activité dans la clandestinité absolue. Les exposant dès lors au stress du contrôle policier, à l’angoisse d’être éventuellement contaminé.e par la maladie, à l’impossibilité de compter sur la solidarité de leurs pairs dans leurs lieux habituels d’exercice de leur activité.
Les TDS représentent une population d’autant plus vulnérable qu’ils/elles cumulent de multiples fragilités. Une partie de cette population est notamment en séjour irrégulier sur le territoire. De même, la stigmatisation du travail du sexe implique une clandestinité des pratiques et une invisibilité des personnes elles-mêmes. Ces fragilités multiples traversent le quotidien des TDS mais, en ce contexte de crise, elles les ont exposé.e.s à une précarisation extrême avec pour conséquence de nombreuses atteintes à leur santé mentale. Ce sont tous ces impacts, multiples, complexes, imbriqués, que le témoignage de l’équipe d’Alias met en avant. Mais l’équipe ne s’arrête pas à ce constat, elle émet également une série de propositions à l’attention des pouvoirs publics pour que les TDS ne soient plus les premières victimes de la crise.
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